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Mon point de non-retour.

  • Photo du rédacteur: Coach Phil
    Coach Phil
  • 7 juin 2020
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 28 janv. 2023


Dans le parcours d’un sportif, il y a toujours quelques moments importants qui vont définir la suite de son parcours. J’avais le goût aujourd’hui de vous partager l’un des miens.

Ce que je vais vous raconter aujourd’hui, ce n’est ni mon meilleur chrono, ni ma plus grande distance, mais c’est la journée où j’ai su que je serai un coureur aussi longtemps que mon corps me permettra de courir.

Ça nous ramène début 2010, mon bon ami Stéphane Talbot me demande si je veux courir le 21km avec lui au début du mois de mai. J’ai dit oui !

J’allais courir ma première course officielle, le demi-marathon international de Québec. À l’époque, le départ et l’arrivée étaient au domaine Maizeret. Cette course est aujourd’hui déménagée à Lévis.

J’avais eu des ennuis cardiaques quelques années auparavant, et je trouvais qu’à 28 ans avec 2 jeunes filles, il fallait que je reprenne ma santé en main. Les grossesses avaient été difficiles sur ma ligne ;P. Je courais par moi-même, aidé par des amis qui en connaissaient plus que moi sur la course. En gros, je courais pour améliorer ma santé depuis environ 3 ans.

Ayant toujours été de nature disciplinée lorsque je me lance dans ce genre d’aventure, j’avais fait mes devoirs, je m’étais entrainé avec les connaissances que j’avais à l’époque avec mon ami qui me Stéphane conseillait aux besoins.

Je sentais que je devenais tranquillement le coureur que je souhaitais, un peu plus loin, un peu plus vite (ce n’est pas du Ginette Reno ça ?), mais sans savoir quel était mon réel potentiel à l’époque. Pour vous donner une vague idée, mon meilleur temps sur 10km à vie était d’environ 48 minutes. Je m’étais donc fixé l’objectif de courir le 21km en 1h45mins, soit 5 :00/km.

La veille de la course :

Stéphane et moi sommes au restaurant avec nos conjointes et nous tentons de nous faire un plan intelligent pour la course du lendemain.

Pour vous mettre en contexte, Stéphane est le seul gars que je connais capable de courir un marathon, gagner un tournoi de lutte Greco romaine dans la même journée en ayant gagné un tournoi de Beer-Pong la veille… Une bête quoi ! Donc je me dis qu’il doit savoir de quoi il parle ! Love you bro !

C’est là que Stéphane me dit :  « On va partir à 4 :30/km pis on va voir si ça tient ».

Moi : « ?!#$% ?&@#... T’es fou, mon meilleur 10km est à 4 :48/km et tu veux me faire courir un 21km à 4:30/km ?» … J’aime bien les maths, et disons que c’était loin de ma logique habituelle. ;)

Stéphane : « Tu es meilleur que tu penses, on a presque couru 21km à 5 :00/km à l’entrainement en jasant »

Moi : « Ouain… OK, au pire ça fera une bonne histoire à raconter ! »

Donc je me couche en me demandant à quel kilomètre j’aillais « casser ».

La journée de la course :

Ma première course officielle, la nervosité contrôlée, le doute, l’ambition et juste la fierté d’y être. Je savais le chemin parcouru, le poids perdu et le travail fait sur moi avant d’être sur cette ligne de départ.

Bang !!! Le départ est donné !

Comme prévu, nous partons à 4 :30/km et, tranquillement, le peloton de coureurs s’étire. On enchaine les kms, je regarde autour de moi, je me dis que je cours avec ceux que j’appelais les « vrais coureurs » ! (Je sais aujourd’hui que si vous courez, peu importe l’allure, vous êtes un(e) vrai(e) coureur/se). Nous sommes passés au 10e km en 45 minutes et je me sentais plutôt bien. Je n’en revenais tout simplement pas ! Et j’ai ressenti à ce moment, mon premier frisson de coureur, vous savez celui qui vous monte jusque dans la nuque… C’est drôle, parce qu’en écrivant ces lignes, j’ai frissonné juste avec l’idée du souvenir ! C’est fort hein !

Et on a continué comme ça, sans jamais vraiment « casser », on a à peine ralenti le rythme, par instinct j’imagine. On a accéléré les derniers 700-800m, c’était quand même une fin de course ! Et c’est à environ 250m de l’arrivée que c’est arrivé ! La foule massée près de l’arrivée qui crie, la musique, l’ambiance de feu… ma première vraie ligne d’arrivée ! Je suis passé de « en parfait contrôle » à « La gorge nouée par l’émotion, l’air qui n’entre plus si bien, le frisson de la nuque du 10km est rendu partout dans ma tête et mon corps »… L’euphorie !

On a fini comme des gazelles en 1h36m29s (4 :34/km) !

Mais avant le chrono, c’est cette euphorie que je me souviens le plus encore aujourd’hui !

Depuis ce jour, un peu comme un junkie, je cours après ce sentiment de première fois ! Je ne l’ai même pas ressenti aussi fort à la fin de mon Ironman, c’est vous dire !

Au début, je vous disais que j’avais commencé à courir pour améliorer ma santé. Maintenant j’essaie d’être le plus en santé possible pour pouvoir mieux courir… Depuis ce « switch », il n’y a plus de retour en arrière possible pour moi !

Je vous souhaite de vivre votre grand frisson à votre façon !

En espérant vous voir bientôt, en wetsuit, à vélo ou en courant ! Ciao les athlètes !

 
 
 

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